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Histoire de crêpe : La Copacabana
Dans ma famille, chacun a ses occupations, ses enfants, son travail, son train-train et pour tous, le temps file à une vitesse vertigineuse. Mais une fois par mois, et c’est une tradition, tous font une pause, un aparté familial et intime, le temps d’un déjeuner.
Quand j’étais plus jeune, ma grand-mère nous recevait chez elle et c’était toute une organisation, un véritable labeur qui a finit par devenir une corvée. Et puis un jour, fatiguée d’être assignée aux fourneaux, elle nous a tous emmené au restaurant, et plus précisément au Phare Saint Louis. Les grands comme les petits étaient ravis et depuis lors chaque déjeuner de famille, sans exception, a lieu au Phare saint Louis, avec joie, bonne humeur mais surtout avec notre grand-mère attablée à nos côtés!
Ce samedi là, il y a de ça quelques jours, je revenais d’un voyage au Brésil et nous avions décidé de déjeuner tous ensemble, l’occasion de leur raconter mes aventures. Comme d’habitude et après un simple coup de téléphone pour réserver, nous étions réunis autour d’une grande tablée au Phare Saint Louis.
Un repas sans une fausse note, un service chaleureux qui nous fait sentir comme à la maison, des galettes délicieuses, en trois mots, une famille heureuse!
Et puis est arrivé le moment du dessert. Mon moment préféré, celui où je lis la carte pendant de longues minutes en imaginant le goût de chaque crêpes, de chaque glace, de chaque douceur, en salivant. Mon regard s’était arrêté ce jour là sur les Incontournables et toutes me faisaient envie, de la crêpe Ourson à celle du Phare en passant par la Pommeraie. Et, comme un petit clin d’oeil, la crêpe Copacabana, mon choix était fait!
Lorsque la serveuse a posé devant moi La copacabana, en une seconde j’étais retournée au Brésil, sur cette plage de Rio de Janeiro, la plus célèbre du monde et surnommée “la princesse des mers”.
Une crêpe toute dorée, nappée d’un coulis de chocolat encore fumant et parsemée d’amandes finement grillées, rehaussée par une boule de glace à la vanille délicatement posée en son centre. La surprise à la première bouchée. A l’intérieur de la crêpe des rondelles de banane à la pulpe blanc ivoire, sucrées presque caramélisées. Un délice pur et simple. Le mariage des saveurs gourmandes et généreuses de cet incontournable a interrompu mon récit de voyage tant je ne pouvais plus prêter attention qu’à l’émotion de mes papilles. Le contraste entre la boule de glace, fraîche, sucrée et douce, et la crêpe encore tiède me rappelait celui entre la mer glacée de Rio et la chaleur du sable Brésilien. Le chocolat tapissait mon palais de tous ses arômes, les rondelles de banane fondaient sur ma langue et les amandes grillées croquaient sous mes dents, j’étais transporté dans mon pays favori, celui de la gourmandise.
Ma grand-mère amusée par mon émoi culinaire : “ Tes papilles pétillent dans tes yeux, mon petit fils est un fin gastronome!”
Effectivement, tout en sirotant le délicieux cocktail fruité Le Phare, avant de terminer l’ultime bouchée de la copacabana et entouré de ma famille, je me suis senti privilégié, simplement heureux.